Pédaler comme cas de force majeure
Gaz et pétrole ? Ni ici ni ailleurs !
Viana do Castelo – Vila Real de Santo Aônio, 13 juin-20 juillet 2016
On semble comprendre la valeur du pétrole, du bois, des minéraux et du logement, mais on ne comprend pas la valeur de la beauté crue, de la vie sauvage. Cela fait des centaines d’années que les peuples autochtones se lèvent pour se défendre, pour défendre la natura. Nous avons décidé de faire ce voyage pour nous défendre, pour défendre les océans, les rivières et les sols contre l’exploitation d’énergies fossiles, qui détruit tout sur son passage, laissant des paysages de désert et des plages noires de mort. Nous allons pédaler pour partager les informations, débattre, unir les luttes, créer des réseaux !
L’État Portugais a signé avec des multinationales du pétrole des contrats de concession pour prospecter et exploiter des réserves en eaux profondes et de gaz de schiste ; elles promettent de commencer à perforer cette année. La plus grande marée noire de tous les temps venait d’une plateforme en eau profonde, nommée Deepwater Horizon, exploitée par British Petroleum dans le Golfe du Mexique.
Dans le sous-sol de Bombarral, Cadaval, Alenquer, Alcobaça, Tavira et Serra da Ossa / Estremoz se trouvent des réserves de gaz de schiste, que l’on sait seulement extraire avec la technique de “perforation horizontale de fracturation hydraulique” connue internationalement sous le nom de Fracking. Parmi les dernières nouvelles sur la fracturation hydraulique, on entend parler d’explosions de camions, de trains de transport de gaz au Canada, de tremblements de terre en Oklahoma ou à Albacete en Castille ; en Californie une fuite d’un puit de stockage de gaz libère depuis octobre 50 000kg de méthane par heure dans l’atmosphère, l’équivalent à la pollution causée par 5 millions de vaches, qui a déjà forcé le relogement de plus de 2 000 personnes. Les rivières sont contaminées, l’eau prend feu…
Les ingénieurs n’arrivent pas à contrôler leurs expériences cupides avec l’énergie de la planète. Comme dit un indigène d’Amérique du Nord : “si on t’enlevais tout ton sang et tes os, comment tu te sentirais ? Le pétrole est le sang de la planète, les minéraux ses os.”
Nous voulons partager et apprendre les connaissances des populations des lieux que nous traverserons. Connaître les énergies qui respectent les animaux, les plantes, les rivières et les écosystèmes, dont nous faisons partie en tant qu’espèce. Recueillir les connaissances, les énergies, pour ensuite diffuser, unir, créer.
Nous appelons nos camarades rebelles du monde entier à s’unir contre le fracking, l’un des nombreux atentats du capitalisme. Détruire tout, se garder les profits. Nous allons résister à cet écocide, qui provoque intrinsèquement des génocides.
Cet événement repose sur la participation, la collaboration et l’entraide. Il sera financé par les participant-e-s et par qui nous soutiendra en chemin. Nous ne recherchons pas des dons, nous préférons votre participation.
